Terra Nova 2011

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Star Trek : The Next Generation s.1 - 1987
de Gene Roddenberry, avec Patrick Stewart

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par David Sicé

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Nous sommes un siècle après les premières aventures du capitaine Kirk. Le commandant en second Riker (Jonathan Frakes) vient de prendre son poste à bord du prestigieux USS Enterprise, un vaisseau massif commandé par le capitaine Jean-Luc Picard (Patrick Stewart). Il y retrouve la Conseillère Deana Troy (Marina Sirtis), à moitié humaine, à moitié télépathe et découvre le lieutenant Data (Brent Spiner), un androïde aux origines mystérieuses. La première mission de l'Enterprise consiste à inspecter un luxueux avant-poste construit par un peuple très soucieux de plaire à la Fédération.

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star trek next generation

Star Trek, la série originale est devenue une icône des années 60 et un phénomène de la Science-fiction. Créé par un ancien policier lecteur assidu des magazines de l'âge d'or, la série avait été traitée en son temps avec un certain mépris et considéré comme un échec en taux d'audiences, d'après un système statistique qui s'est ensuite révélé parfaitement faux : c'était bien un succès, exactement pour le coeur de cible de la chaîne NBC.

Avec les rediffusions sans fin sur les réseaux de télévision locaux américains, la série devient extrêmement populaire, s'ancre dans l'imaginaire des télespectateurs petits et grands, et rassemble dans des conventions de plus en plus massives un nombre toujours plus grands de passionnés, dont il est bon ton de se moquer, alors que de fait ils forment un public incroyablement diversifié et large, dont très peu d'oeuvre peuvent se vanter.

La Paramount s'apprêtait à lancer une nouvelle série Star Trek racontant les aventures d'un capitaine Kirk plus âgé, mais avec le succès formidable de Star Wars, signé George Lucas, tout est plié et la série est transformée en suite filmée. Il faut attendre cette fois le succès d'Alien 2 signé James Cameron pour que Roddenberry parvienne à relancer sa série : hélas (ou tant mieux), Kirk ne pourra pas reprendre du service et il faut former un nouvel équipage. Gene Roddenberry, comme à son habitude, veut le former de la manière la moins américaine possible : multiculturel, avec une femme responsable de la sécurité (la force), un robot (le coeur) en officier scientifique et un français à la Jacques-Yves Cousteau en guise de capitaine (la tête), secondé par un genre de Kirk jeune (les jambes).

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Dès sa première saison, Star Trek : La Nouvelle Génération est une énorme machine où tout le monde repasse avec tout le monde, tournée avec des équipes techniques farouchement opposées à l'innovation selon certains réalisateurs. Contrairement aux aventures de Kirk, les scénarios ne sont pas plus ou moins bien adaptés de véritables nouvelles de science-fiction à succès (Arena) ou rédigés par les meilleurs novellistes du moment (The City On The Age Of Forever) : ce sont les scénaristes de soap qui ont déjà pris le relais (et ils vont d'ailleurs bientôt se mettre en grève). Roddenberry lutte pour imposer son point de vue comme dans les années 60 et ce n'est pas vraiment apprécié de la production, qui rêve de le voir prendre ses distances.

Le résultat ? Une série qui prend le relais de Star Wars, mise en plein succès en pause illimitée par George "Je veux tout contrôler mais je ne sais pas écrire un scénario" Lucas, et d'Aliens le retour sans suite immédiate et confiné à l'horreur militariste, tout en cherchant à imiter Star Trek : La série originale par des couleurs fluos, des personnages simplifiés, et surtout des intrigues déclaquées sur la série originale, rendue presque grotesquement "familiale" alors que Roddenberry voulait du Aliens le retour - et il va en avoir : dans le 25ème épisode "Conspiration", la série bascule brutalement d'une imagerie naïve et agaçante à de l'action gore digne d'un film de Cronenberg. Les ligues de vertu sont vent debout, mais l'attention des spectateurs est réveillée.

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star trek next generation

Star Trek La Nouvelle Generation va échapper à l'annulation et se poursuivre avec un succès toujours plus grand, envers et contre tout, pendant sept saisons au cours desquels la production va "découvrir" les plus grands producteurs de séries télévisées de Science-fiction et de Fantastique des années 90 / 2000, et les pires. Les pires gagneront la lutte de pouvoir pour conserver le contrôle de la poule aux oeufs d'or et le contrôle de la Next Generation tandis que les meilleurs s'échappent temporairement vers Star Trek : Deep Space Nine, la série dérivée. De ce fait, les aventures du nouvel Enterprise seront quelque peu maltraitées et inégales dans leurs dernières années, Star Trek la Nouvelle Génération prenant fin à la télévision en 1994.

Mais le pire est encore à venir avec Star Trek : Voyager et surtout la terrible série Enterprise, crée par Rick Berman et Branon Braga, fossoyeurs authentifiés de Star Trek à la télévision - et ce en dépit de toute la passion que les fans, jamais avares, pourront leur donner pendant presque vingt années durant, de 1987 à 2005.

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Ici le site officiel de l'univers de Star Trek (en anglais)

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Star Trek Next Generation : La seconde saison de 1988

Star Trek Next Generation : La troisième saison de 1989

Star Trek Next Generation : La quatrième saison de 1990

Star Trek Next Generation : La cinquième saison de 1991

Star Trek Next Generation : La sixième saison de 1992

Star Trek Next Generation : La septième saison de 1993

Star Trek Next Generation : les films

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20120903LUN : Sortie BR UK de Star Trek: The Next Generation s.1 (1997)

Edition probablement identique à l'américaine. Attention, le premier tirage de l'édition américaine contenait trois blu-rays défectueux (piste son 7.1 avec fort écho dû à des pistes mélangées) qui n'ont pas été remplacés en Europe, contrairement à l'annonce de l'éditeur. Donc n'achetez pas cette édition avant d'être absolument certain qu'elle n'est pas défectueuse ou que votre vendeur la remplacera en cas de défaut.

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20120131MAR : Sortie BR US de Star Trek The Next Generation (1987) - Intégrale s.1

Attention, la première édition de ce coffret est défectueuse : les pistes audio 7.1 des disques 1, 3 et 4 mélangent le canal central avec le canal gauche. L'éditeur échange les disques à condition de fournir au moins un numéro d'identification des disques en question.
***A la date du 16 octobre 2012, ce programme d'échange ne fonctionne pas. N'achetez ce coffret que si vous êtes absolument certain que le défaut a été corrigé. Bon courage et bonne chance...***

Le travail de restauration est formidable bien sûr, et supporte sans problème un zoom pour projeter les épisodes sur la totalité de l'écran - même si on n'échappe pas au segment en basse définition faute d'avoir retrouver un bout de pellicule ("We always have Paris" ?). Quand le son 7.1 fonctionne correctement, il est spectaculaire. Toutes les bandes annonces d'époque sont également en basse définition.

Revoir la première saison de STNG aujourd'hui laisse comme attendu une impression mitigée. D'un côté, cela fait plaisir de se replonger dans du space opera grand teint non militariste (hé oui, il s'agit bien alors d'une mission d'exploration et non pas de singer la guerre d'Irak), un genre oublié de la télévision d'aujourd'hui. De l'autre côté, il est évident que la fine équipe de la production d'alors commet dès les premiers épisodes les erreurs scénaristiques les plus grossières : pour qu'une aventure arrive, il faut forcément que les héros jouent aux c... (ignorer les principes les plus élémentaires de la quarantaine, arriver en touristes sur une planète inconnue avec un gamin sans connaître leur système juridique etc.), que leurs réactions caricaturales engendre des conflits gratuits (Jean-Luc "Je n'aime pas les enfants" Picard ; les plus jeunes comme Wesley sont forcément immatures et irresponsables etc.) ou que le problème dans l'épisode repose entièrement sur un cas de possession ou manipulation des héros ou l'intervention d'une créature divine.

Le système d'écriture basique dit "intrigue A + intrigue B" est clairement à l'oeuvre, avec une intrigue A téléphonée et une intrigue B à pleurer, bien entendu (par exemple : a) un scientifique stupide vient faire mumuse avec la propulsion du vaisseau et le catapulte à l'autre bout de l'univers sans jamais risquer l'internement d'office ; b) les membres d'équipage hallucinent gentiment mais ça ne leur pose pas plus de problèmes que cela). Bref, la misère imaginative règne et personne n'a l'air d'avoir ouvert de sa vie un magazine de science-fiction de quelque époque que ce soit. Certes, il y a de grossiers appels du pied, avec par exemple la citation de Sherlock Holmes de Doyle - mais comment un androïde aussi brillant que Data pourrait-il ignorer que les raisonnements de Doyle sont complètement faux et que Doyle a pastiché le chevalier Dupin d'E.A.Poe, qui, lui, en revanche, tenait des raisonnements exacts ? Moins on a de la culture, plus on l'étale. Bref, vivement la seconde saison.

Enfin, il y a les gaffes énormes à tous les points de vue, celles qui font rougir ou bouillir de rage selon le cas : The Naked Now qui plagie éhontément la série originale tout en détruisant toute la crédibilité des héros après un seul épisode diffusé ; Code Of Honor, raciste (représentez-vous la même histoire jouée par des Wasps bien blancs en lieu et place des afro-américains bien noirs) ; Justice plus révélateur que jamais en HD (une des très rares occasions de voir les acteurs s'empourprer - méthode Actor Studio quand tu nous tiens !) et dont l'humour naïf dérape complètement quand on en réalise les implications, et Conspiration, caricaturalement gore.

Cependant, force est de constater qu'on se retrouve surpris en réalisant à mi-parcours qu'en ce temps-là, les séries faisaient habituellement 22 épisodes et non 12, et que cela fait tout de même du bien de se retrouver à bord d'un vaisseau pour une nouvelle mission à chaque épisode, à explorer un univers en apparence sans limite. Même si la production a bien du mal à assurer, il faut admettre qu'un rythme narratif aujourd'hui perdu se retrouve peu à peu. Et la haute-définition, et le son 7.1 (quand il fonctionne...) sont idéaux pour retrouver le Sens Of Wonder (le sentiment d'émerveillement curieux) d'antan.

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20120131MAR : Sortie BR US de Star Trek The Next Generation (101-102 / 317 / 525)

Il s'agit d'un blu-ray de démonstration à prix réduit proposant le pilote de la série en deux parties et deux épisodes acclamés par les fans. La restauration n'est pas complète (la scène post-générique est systématiquement granuleuse, il y a des rares petits coups à l'image sur le pilote) mais déjà prodigieuse car il a fallu refaire le montage et les trucages en haute définition : la qualité d'image est très belle, et la HD est bien là, merveilleuse comme à son habitude.

Cependant, le choix des épisodes est mauvais, dans le sens qu'aucun des épisodes ne vous fera aimer la Next Generation si vous n'êtes pas déjà fan. Le pilote est une catastrophe du point de vue scénario, réalisation, mise en scène. Les deux autres épisodes font appel de manière très importante à des maquillages qui limitent le jeu des acteurs et font de ce fait une impression déplorable en HD - alors que par ailleurs il existait des dizaines, voire une centaine d'autres épisodes plus accessibles et spectaculaires, qui auraient pu rallier un nouveau public et rallumer la flamme des premiers spectateurs.

La production ayant perdu des négatifs, un plan n'est pas en HD et a dû être mis à échelle à partir de la résolution vidéo des premières diffusions. C'est flagrant, mais cela montre à quel point le choix de reconstruire la série était le seul possible, et à quel point ceux qui proposent une simple mise à l'échelle des séries des années 80 / 90 sont des escrocs.

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19871026 : Diffusion US locale de Star Trek : The Next Generation 106 : Where No One Has Gone Before

L'Enterprise accueille à son bord le professeur Kosinski et son assistant extraterrestre. Kosinski expérimente sur les moteurs du vaisseau et celui-ci est par accident projeté à l'autre bout de la galaxie.

Un mieux, mais la machine à pasticher a la vie dure : la projection du vaisseau dans le lointain et le personnage aux pouvoirs surnaturels liés à cette projection sont déjà dans la série originale (Where No Man Has Gone Before). Sûr, c'est aussi une référence appuyée, mais comme tous les épisodes précédents font déjà dans la récupération...

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19871019 : Diffusion US locale de Star Trek : The Next Generation 105 : The Last Outpost

L'enterprise prend en chasse un vaisseau Ferengi responsable du vol d'un générateur d'énergie équipant un avant-poste de la fédération. Les deux vaisseaux tombent subitement en panne.

Enfin du neuf avec la première apparition d'une nouvelle espèce extraterrestres, les Ferengis représentant le capitalisme facilement criminel. Le pastiche n'est cependant pas très loin.

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19871012 : Diffusion US locale de Star Trek : The Next Generation 104 : Code Of Honor

L''officier de la sécurité Tasha Yar se retrouve à se battre en duel après avoir été enlevée par les Ligoniens, qui ont tout d'africains d'opérette.

Et un pastiche de plus de la série originale (Amok Time) avec en plus un dérapage grave, puisque les scénaristes nous assène un cliché raciste à force de tout schématiser. Plus ça va, plus on se prend à se répéter : "tout de même, c'était mieux avant"...

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19871005 : Diffusion US locale de Star Trek : The Next Generation 103 : The Naked Now

L'entreprise enquête sur un avant-poste où la totalité du personnel est devenu fou et a trouvé la mort en gelant sur place après avoir saboté les dispositifs de survie.

A nouveau un pastiche d'un épisode de la série originale (The Naked Time). Les nouveaux héros sont déjà censé faire rire alors qu'ils n'ont pas encore prouvé leur sérieux. C'est encore une mauvaise idée.

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19870928 : Diffusion US locale de Star Trek : The Next Generation 101-102 : Encounter At Farpoint

Un siècle après les aventures du capitaine Kirk, un nouvel astronef Enterprise de taille à emporter les familles de son équipage, repart en mission d'exploration. Son capitaine, Jean-Luc Picard (Patrick Stewart), est confronté à une entité apparemment omnipotente, Q (John De Lancie), qui prétend juger l'Humanité au chef de ses massacres passés et la condamner à ne plus quitter l'espace terrestre.

Un laborieux effort de présentation du nouvelle univers (Klingon, télépathe et androïde à bord), de ses nouvelles technologies (l'Holodeck), qui pastiche au moins trois épisodes de la série originale (Squire Of Gothos, Who Mourns For Adonaïs, The Corbomite Maneuver). Fera beaucoup mieux un an plus tard et encore mieux deux ans plus tard.

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***Fin de l'article***

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