Le visiteur du futur s.3 2012

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Buffy : the Vampire Slayer, la série de 1997 de Joss Whedon

par David Sicé

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C'est un nouveau départ pour Buffy Summers (Sarah Michelle Gellar), une jeune fille apparemment dotée de pouvoirs surnaturels, que de rentrer au lycée de la petite ville californienne de Sunnydale. Cependant, son passé la poursuit, et de plus le Conseil des gardiens des Tueuses de Vampires a envoyé l'un des leurs, un dénommé Giles (Anthony Head), pour l'entraîner et l'envoyer dans des missions.

Ce qui n'arrange rien, c'est que Sunnydale n'est autre que la Bouche de l'Enfer, vers laquelle toutes les créatures maléfiques affluent, et autour de laquelles tant d'autres se sont déjà installées. A peine arrivée, Buffy et ses nouveaux amis, Xander (Nicholas Brandon) et Willow (Alyson Hannigan) se retrouve en première ligne, face au Maître (Mark Metcalf), un ancien vampire qui compte échapper de sa prison invisible en sacrifiant suffisamment d'humains

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*** Pour adultes et adolescents***

Buffy Contre les Vampires commence en milieu d'année - autrement dit en série bouche-trou - et va remporter un succès sans précédent. C'est l'occasion pour Joss Whedon, scénariste oscarisé pour Toy Story (le dessin animé de Pixar), de sauver son scénario massacré pour le cinéma en 1992 par Fran Rubei Kuzui, qui obtient tout de même par contrat de figurer au générique de la série télévisée, sans cependant avoir le moindre contrôle sur celle-ci (et cela vaut mieux).

Jamais à la télévision le fantastique n'avait été servi avec autant d'humour et d'intelligence scénaristique : Buffy est, dès son premier épisode, de la belle ouvrage. Whedon ose donner à ses personnages toutes les références à la culture populaire et surtout à la SF alors que jusqu'ici les scénaristes passaient leur temps à prétendre que ce qui avait écrit auparavant n'existait pas dans leur univers, sans doute par peur du grand démon Copyright et de son frère aîné Droits Réservés. Whedon ose faire jouer sur scène des vrais groupes de pop-rock et jalonnent ses histoires d'une bande originale en parfaite synchronie avec ses récits - personne ne le faisait avant ou alors très ponctuellement. Ensuite tout le monde le fera, et même systématiquement, jusqu'à la caricature.

Mais la touche Whedon rappelle furieusement une autre touche : celle du jeu de rôles, pourtant passée sous silence dans les interviews, et moquée à plusieurs reprises par exemple dans Angel avec le personnage pseudo Bill Gates Maître de Donjons et Dragons qui ne maîtrise ses parties qu'en costume, ce qui n'arrive simplement jamais, à part sans doute dans un spectacle de convention. Whedon - en a-t-il honte ? veut-il éviter un procès d'opportunité - est clairement inspiré par les jeux de rôles Chill et l'Appel de Cthulhu de l'âge d'or des années 80, qui s'avère coïncider avec ses années de jeunesses : contrairement à la totalité des scénaristes de télévision qui le précèdent (et à bien d'autres qui le suivront), il construit ses récits de manière clairement intéractive, pour un groupe de quelques personnages (clairement à l'instar de joueurs de rôles assis autour d'une table), et pas seulement autour de la seule héroïne. La manière dont il parvient à maintenir l'intérêt - les rebondissements, l'éclat des dialogues, tout cela se voit d'abord autour d'une table de jeu de rôles, du fait des qualités propres à ce media.

Et s'il y avait besoin d'une confirmation, le second projet le plus cher au coeur de Whedon n'est autre que Firefly, à l'ambiance reflètant complètement une partie du jeu de rôles Traveller. Alors oui, le jeu de rôles n'a pas le monopole de la qualité d'écriture, mais ça aide prodigieusement, en tout cas dans l'horreur sempiternelle de la production télévisuelle de fiction - ça, et être le producteur exécutif. Un autre aspect de la touche Whedon est sa capacité formidable à recruter un ensemble d'acteurs non seulement doués et compétents, mais dont la dynamique positive existe non seulement à l'écran mais dans la vie réelle. Là encore, il récidivera avec Firefly.

Grâce à toutes ces qualités, Buffy contre les vampires deviendra LA série culte des années 90, la référence absolue en matière de séries fantastiques pour ados et jeunes adultes - et la série elle-même va tenir cinq années de gloire et réussite remarquable, supportant d'être revue avec plaisir de nombreuses fois et encore longtemps après la première fois, avec à chaque fois de nouvelles découvertes pour son spectateur.

Puis viendra le déclin.

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Le site officiel en anglais

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Buffy : the Vampire Slayer, la saison 2 de 1997 de la série de Joss Whedon

Buffy : the Vampire Slayer, la saison 3 de 1998 de la série de Joss Whedon

Buffy : the Vampire Slayer, la saison 4 de 1999 de la série de Joss Whedon

Buffy : the Vampire Slayer, la saison 5 de 2000 de la série de Joss Whedon

Buffy : the Vampire Slayer, la saison 6 de 2001 de la série de Joss Whedon

Buffy : the Vampire Slayer, la saison 7 de 2002 de la série de Joss Whedon

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Angel, la saison 1 de 1999 de la série de Joss Whedon

Angel, la saison 2 de 2000 de la série de Joss Whedon

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american horror story 2011 poster

19970310LUN : Diffusion TV US de Buffy : The Vampire Slayer
101 : Welcome To Hellmouth // 102 : The Harvest (1999)

Bienvenue à la bouche de l'Enfer : Un ex-lycéen emmène sa petite amie voir la ville sur le toit du lycée de Sunny Dale. Alors qu'ils pénètrent par effraction, la jeune fille est de plus en plus réticente, persuadée que quelqu'un va les surprendre... Le lendemain, c'est le premier jour de lycée pour Buffy Summers (Sarah Michelle Gellar) et une grosse angoisse pour la jeune fille, que sa mère a éloigné de Los Angeles après avoir été accusée d'avoir incendié sa précédente école.

Cependant sa mère ne se trompe pas de beaucoup quand elle lui affirme qu'elle va très vite se faire des amis : Elle tape immédiatement dans l'oeil (au sens figuré) de Xander, un jeune cancre et copain d'enfance de Willow, une génie de l'informatique méprisée par Cordelia, la capitaine des Pom-poms Girls. Mais alors qu'elle va retirer ses livres de classe à la bibliothèque, elle est également accueilli avec enthousiasme par Giles (Anthony Stewart), qui n'est autre qu'un Gardien envoyé par la société secrète chargée de veiller sur les Tueuses de Vampires, les entraîner et les envoyer en mission combattre les démons en tout genre qui rôdent dans le noir.

Or Sunnydale est une bouche de l'Enfer, c'est-à-dire une porte vers laquelle toutes les créatures maléfiques convergent - des deux côtés de la porte - et après le fiasco de sa première mission à Los Angeles, Buffy n'a aucune envie de rempiler. Le seul problème, c'est qu'elle n'a pas le choix. Elle va pourtant essayer.

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Que dire de plus sinon que c'est l'amour au premier coup d'oeil : Sarah Michelle Gellar est adorable et convaincante, tous les acteurs qui l'entourent sont au moins aussi sympathique et talentueux, l'humour de Joss Whedon, maître artisan de Buffy, étincèle au moindre dialogue, au moindre plan - et si les scénarios partent d'idées assez basiques et de clichés, le résultat est toujours divertissant et palpitant.

Seul point faible, les désintégrations des vampires en 3D basique de chez basique sont vraiment trop cheap. Mais d'un budget trop faible, Whedon et sa compagnie font des miracles, et dès le pilote, Buffy contre les Vampires est bien parti pour devenir LA série culte, emblématique des années 90, celle qui va tout changer (ou presque) et prouver que le télespectateur peut tout avoir : l'humour, la Fantasy, l'épouvante, l'intelligence et les références... Et faire oublier l'affreux ratage de Buffy The Vampire Slayer : le film !

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american horror story 2011 poster

19920731VEB : Sortie CINE US de Buffy : The Vampire Slayer (1992) de Fran Rubei Kuzui
avec Kirsten Swanson, Donald Sutherland, Rutger Hauer et Luke Perry

Buffy est une jeune fille écervelée musclée qui consacre sa vie à sa carrière de pom-pom girl, tout en méprisant les loosers du genre de Pike. Alors que les cadavres de jeunes gens s'accumulent dans le voisinage - et se relèvent - Buffy est contactée par Merrick, qui se présente comme son gardien : pour lui, Buffy est l'héritière de pouvoirs surnaturels hors du commun, transmis de génération en génération, qui lui permettront d'abattre les vampires qui menacent la ville. Très vite obligée de céder à sa destinée, la jeune fille voit sa vie sociale s'effondrer, tandis qu'elle ne brille pas précisément dans sa nouvelle mission.

Parti d'une bonne idée (le scénario de Whedon) - qui s'avèrera exceptionnelle cinq ans plus tard une fois que Whedon aura pris les rennes et en aura fait sa série télévisée - le film lui-même est une catastrophe, un exemple de ce qu'il ne faut pas faire et de pourquoi il ne faut jamais travailler avec une production incompétente et incapable de voir la qualité quand elle se présente, de la respecter et de la servir.

La production de Fran Rubei Kuzui croit qu'elle a plus d'humour que Whedon et elle se trompe lourdement. Elle croit que lorsqu'on fait une comédie, l'aspect fantastique ou épouvantable ne compte pas, à part si on joue la carte du ridicule - et elle se trompe encore plus lourdement, ratant le coche pourtant si bien servi par tant de films cultes des années 80, dont Génération Perdue // The Lost Boys qui en est la référence évidente. Enfin, artistiquement et du point de vue de la direction des acteurs, la production est en-dessous de tout. Le résultat est un nanar derrière lequel le gâchis se devine à chaque scène.

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***Fin de l'article***

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