A la suite d'un cataclysme, un père (Viggo Mortensen) et son fils tentent de rejoindre la côte où ils espèrent trouver un abri pour survivre à l'hiver. Pour cela, ils traversent un territoire ravagé, jonché de ruines et hanté par d'autres survivants redevenus sauvages.
***
Comme promis, le film The Road est une expérience ultra déprimante de pas loin de 2 heures. Oui, c'est joué avec talent, la réalisation est correcte, les décors (à condition de forcer le contraste) servent leurs usages sans non plus marquer. Mais une fois passé l'émotion forcée par la situation, il faut constater que le scénario tient en une espèce de jeu de l'oie (attention, voilà les cannibales ! Bravo, vous avez trouvé une conserve !). La fameuse "transmission de l'humanité" est de fait, impossible à appliquer dans la vraie vie en sortant du cinéma, à moins bien sûr que du jour au lendemain ce soit la fin du monde, et encore : ne dit-on pas aussi qu'il faut manger pour vivre ?
La palme du vide scénaristique est décrochée lorsqu'on en revient à se poser la question "mais comment ont-ils fait pour en arriver là ?". De manière fort pratique, le romancier tout comme la production du film a zappé le sujet. Et, comme on pouvait s'y attendre, les mêmes zappent la réponse à la question suivante : "mais comment vont-ils s'en sortir ?" Hé oui, les champions de la transmission de l'humanité (la "flamme") ont oublié de réfléchir à quelle genre de société ils voulaient reconstruire. Parce que franchement, entre "l'espoir fait vivre" et "sinon il te reste une balle", ça ne va vraiment pas loin question programme de civilisation.
Pour conclure, The Road repose sur la peur aveugle (c'est à dire le jeu d'ultraviolence) et, le vide humain (un comble) : c'est en rendant le telespectateur aussi débile et anesthésié qu'un lapin fixant les phares de la voiture qui lui fonce dessus que le film et possiblement le roman parviennent à éblouir le spectateur, aussi talentueux puissent être la production et les acteurs.
***
Site officiel de THE ROAD en anglais.
